Les heureux participants au 31e
Rallye Paris Champagne avaient en ce samedi 24 mars 2007 rendez-vous aux Yatchs
de Paris. Ce week-end débuta par un agréable petit déjeuner pris dans les salons
du « Princesse ». Après avoir régalé notre palais des viennoiseries
de cette princesse, l’œil eut le droit de se réjouir en sortant du bateau, par
la contemplation du chevet de Notre
Dame, là où la cathédrale prend son allure de grand vaisseau grâce à ses arches
qui s’élancent à l’assaut du monument pour contrecarrer la terrible poussée du
poids de la voûte.
Ayant ainsi bien commencé la journée, les participants regagnèrent
leur voiture, 28 merveilles, bien bichonnées,
prêtes à prendre le départ. Les conditions atmosphériques très fraîches
et humides n’avaient pas réussi à entamer la bonne humeur des 28 équipages
venus de Grande Bretagne, de Hollande, de Belgique et de France pour découvrir
cette année, une nouvelle région de Champagne, les Côtes-des-Bar. Alvis,
Austin, Austin Healey, Ford, Delage, Rolls Royce, Alfa-Romeo, Packard,
Delahaye, Citroën, Jaguar, Nash Healey, Volvo, Bentley, Mercedes ou MG,
offraient un plateau superbe des années 1924 à 1972. En plus des équipages déjà
connus, nous avons été heureux d’accueillir des nouveaux venus, M. Tom Coates
et Mme, dont l’Austin 7 -1924,
véritable bijou/joujou roulant, si petit que l’on pourrait penser qu’il est
réservé à des enfants, a été particulièrement remarqué.
Munis du carnet de route réalisé par
Christiane et Guy Diboués, très clair, joliment illustré et facile à suivre,
nous avons quitté Paris et après quelques kilomètres sur l’autoroute nos
vénérables montures se sont engagées sur la route de Provins, puis sont entrées
dans le département de la Marne. La balade dans les coteaux du Sézannais nous a
menés jusqu’à Bethon où les champagnes P. JARRY avaient préparé un apéritif ,
et c’est avec plaisir que nous avons dégusté notre première flûte de la boisson
de Dom Perignon. Pendant cette halte, Thomas Coates et Maria Perez en ont
profité pour bricoler un coupe vent latéral sur leur Austin 7 avec une plaque
de plastique, afin de pouvoir rejoindre l’étape déjeuner au Domaine des
Graviers à Nogent sur Seine, avec un peu moins de crachin.
Reprenant nos véhicules, nous
arrivâmes dans l’Aube et ses 6 700 h de vignobles.
59 villages sont producteurs et
chacun des vignerons apporte une touche personnelle lors de l’élaboration, dans la profondeur de ses caves, de la pétillante boisson.
A Nogent-sur-Seine, patrie de Gustave Flaubert. le domaine des Graviers, vaste demeure du 19e
au milieu d’un parc, nous accueillit pour le déjeuner servi dans la salle à
manger où un feu dansait dans la grande
cheminée.
Si le préposé à l’ouverture des
vannes célestes avait durant la matinée laissé lesdites vannes fermées, nous
permettant de cheminer sous un ciel clément et d’apprécier la douceur des
coteaux champenois, il en fût autrement l’après-midi, et c’est sous une pluie
continuelle que nous avons gagné Troyes.
Le brillant équipage de Bernard
Thibault fut particulièrement sensible à cette indélicatesse du ciel, les
essuie-glaces de la Ford refusant d’assurer un nettoyage constant du
pare-brise ! Leur ardeur au travail déjà bien faible, était réduite à zéro
à chaque accélération. La décélération produisait un regain de vigueur, de
courte durée puisqu’il fallait bien ré accélérer sous peine de faire du sur
place !
Avec maestria, B. Thibault joua de la pédale d’accélérateur pour donner
un coup de fouet aux paresseux par l’intermédiaire de la pression, mais après
de lentes montées asymétriques, l’un étant plus nerveux, si l’on peut dire, que
l’autre, ils retombaient brutalement, comme découragés par la tâche à
accomplir. En fait, il semblerait que
ces essuie-glaces soient intimidés par la pluie, car dès l’entrée à l’abri dans
le parking du Mercure à Troyes, ils se mirent à fonctionner normalement.
Nous pouvons, je pense, donner un
coup de chapeau bien mérité aux passagers de l’ALVIS 25-50 Super Sport, M. et
Mme ELDER, qui ont roulé décapoté durant tout le trajet, et apprécier l’humour
tout britannique de Malcolm qui lorsque je lui parlais du mauvais temps me
répondit : »Yes, it was a little bit wet ! » (Oui, ce fut
un peu humide !).
Quelques courageux repartirent
pédestrement pour visiter Troyes, la ville aux dix églises, la belle
médiévale, dont le centre historique a
la forme d’un bouchon de Champagne.
Elle est mentionnée pour la
première fois dès 22 avant J.C. sous le nom de Cité des Tricasses, par Pline
l’Ancien. Sauvée du pillage lors du passage d’Attila par son évêque, St Loup,
elle sera brûlée par les Normands en 892.
Mais c’est surtout sous la lignée
des Comtes de Champagne (XII-XIIIe) que Troyes connaîtra un grand développement
grâce aux foires de Champagne.
Les maisons à encorbellements et
colombages du centre historique que l’on peut admirer aujourd’hui, ont été
construites après le grand incendie de 1524.
Reposés et parés pour le dîner de
samedi soir, les participants se retrouvèrent dans le bus qui les menât au
Château de Bligny.
Après quelques instants
d’inquiétude, le château étant aussi silencieux que celui de la Belle au Bois
dormant, nous vîmes s’ouvrir la porte Louis XIII, et un duo de musiciens
(violon et accordéon) nous accueillit.
Le champagne nous fut servi dans
les jolis salons du château, et ceux qui montèrent au premier étage purent
admirer une très belle collection de verres.
Le dîner fut servi dans les caves
voûtées transformées en salle de restaurant. Les convives se répartirent autour
des tables rondes. Tout au long de la soirée les musiciens, passant de table en
table, tels les troubadours d’antan,
permirent à chacun d’entendre son morceau favori. La soirée se termina
sur la piste de danse jusqu’à 1 heure du matin.
Le retour fut animé par quelque
participante en gaieté ayant particulièrement apprécié le champagne…..
Le lendemain sous un ciel plus
clément, mais dans un air vif propre à chasser les dernières brumes de la
veille, nos belles autos, bien lavées, certaines amoureusement astiquées, je
devrais plutôt dire caressées, dès que garées dans le parking du Mercure,
reprirent la route.
Elles reprirent la route pour une
cinquantaine de kilomètres, sur les petites routes de l’Aube dans un paysage de
douces collines et de forêts, pour entrer dans le pays des Côtes de Bar ,
là où le Pinot Noir est roi, et s’arrêter à Celles-sur-Ource chez Pierre
BROCARD, héritier d’une famille de vignerons, dont les participants du 40e
Paris-Deauville avaient déjà pu apprécier le champagne. Les avertisseurs ayant été autorisés, l’arrivée ne fut pas discrète !
Après un peu d’attente, quelques
équipages ayant été faire un tour dans
le village, M. Pierre BROCART nous fit visiter ses caves, et nous
expliquât la création de son champagne rosé.
A la grande joie de tous, il fit
une démonstration de dégorgement, opération spectaculaire mais délicate qui
consiste à éliminer le dépôt formé dans le goulot suite à la manipulation. Les
plus prêts de la bouteille à dégorger, se virent arroser lors de l’opération !
S’ensuivit une dégustation des
différents produits de la cave de M. BROCARD, qui nous donnât les forces
nécessaires pour entreprendre le dernier trajet de notre week-end :
Celle-sur-Ource – Les Riceys. Ce village de caractère est formé du Ricey Bas fondé
à l’époque gallo-romaine, du Ricey Haut et du Ricey Haute Rive, plus récents.
Situé au cœur de la Côte de Bar, cette commune avec ses 866 h de vignes est la
plus importante de Champagne, et c’est la seule à posséder trois AOC :
Champagne, Coteaux champenois, Rosé des Riceys.
C’est au Ricey Bas que nous
attendait la potée champenoise du restaurant le Marius, potée champenoise dégustée dans la bonne
humeur. Quelques équipages, nous quittèrent avant la fin du repas, pour éviter
les embouteillages autour de Paris, non s’en s’être vu remettre une bouteille
de Champagne BROCARD et un cadeau club en souvenir.
Les survivants apprécièrent la
légèreté du dessert accompagné d’un rosé des Riceys, et après la visite de
la partie de la maison de Marius en
restauration pour offrir d’ici quelque temps de jolies chambres aux touristes
de la route du Champagne, prirent le chemin du retour en se fixant rendez-vous
pour l’Ascension et le rallye Paris-Granville- New Forest, ainsi que pour le 41ème
Paris Deauville du 5 au 7 octobre 2007.
Chantal JAME et Christiane DIBOUES
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